Géraldine BAFFOUR

Géraldine BAFFOUR

Krog E Barz et sa trapéziste

Saison 2010 à Bord du Krog E Barz

 

http://www.krog-e-barz.com/

 

Le Krog E Barz est la réplique d'un bocq langoustier de Loguivy de la Mer (près de Paimpol dans les côtes d'Armor). Il est gréé en côtre, c'est à dire avec une grand'voile et deux voiles à l'avant : la trinquette, prise sur l'etrave, et le foc, pris sur le bout-dehors, ce grand poteau qui dépasse de 7 mètres à l'avant et qui n'est pas fait pour embrocher les autres navires mais bien pour permettre d'envoyer une autre voile.

 

 

 

Les langoustiers étaient  des navires rapides comparativement aux autre navires de travail. Personne ne nous croit quand on dit que c'est un bateau de course, jusqu'à ce que le vent se lève et qu'on déboule à 9 noeuds, laissant beaucoup d'autres voiliers sur le carreau. Pas mal pour un pti vieux! Plus de cent ans d'âge pour ce qui est de la conception, et bientot 20 ans depuis la mise à l'eau de cette réplique.

 

Construction de la coque du Krog E Barz.

 

 

Sans faire un cours d'histoire magistral, disons simplement que les langoustes étaient pêchées "au casier", méthode de pêche toujours actuelle. Les crustacés sont attirés dans une sorte de cage dont ils ne trouvent plus la sortie. Le casier est jeté dans le fond de la mer, et relié à la surface par un filin et un orin flottant. Le pont des langoustiers, à l'époque de la voile, devait être grand pour acceuillir ces casiers, une trentaine pour ce qui concerne les ancêtres du Krog E Barz. Par contre les cales n'avaient pas besoin d'être volumineuses, car à cette époque on conservait les langoustes dans un vivier : une partie du bateau, compartimentée, qui laissait passer l'eau de mer. Le navire, en avançant, faisait circuler l'eau, la renouvelant ainsi constament en oxygène et nutriments, permettant aux langoustes de rester vivantes. Un principe ingénieux mais qui ne fonctionnait... que lorsqu'il y avait du vent!!!

 

 Bocqs langoustiers sortant du port de Loguivy de la mer en 1905

 

 

La hantise des marins était la pétole (pas de vent), qui faisait perdre du temps et faisait des ravages dans la cargaison des langoustes si durement pêchées.

Ces conditions de pêches si différentes des autres types de navire, qui pour la plupart utilisaient la salaison comme moyen de conservation, ont permis d'en faire les plus rapide. En effet, on peut considérer que la charge des langoustes était nulle, le vivier communiquant constamment avec l'océan, et faisant pour ainsi dire plus partie de la mer que du navire. Qui dit faible charge dit faible obligation de résistance des matériaux, et donc bateau plus léger. A titre d'exemple, Belle Angèle, réplique de lougre chasse-marée, c'est à dire navire de charge qui transportait du sable, du vin, du marbre etc., a un déplacement de 40 tonnes, contre 27 pour le Krog e Barz.

 

La cage thoracique du navire, tout en chêne 

 

 

 

Aujourd'hui, Krog E Barz propose des sorties à la journée au grand public, afin de mieux faire connaitre ces extraordinaires navires, qui ont malheuresement presque tous été détruits pendant la seconde guerre mondiale. Les départs se font de Port Navalo, le voisin pitoresque du très moderne port du Crouesty. Situé à l'entrée du Golfe du Morbihan, du coté presqu'île de Rhuys, Port Navalo offre un extraordinaire terrain de jeu : le Golfe, joyau aux forts courants et aux centaines d'îlots, unique au monde, et les formidables îles de Houat et Hoedic. Le tout abrité de la houle par la presqu'île de Quiberon et Belle île en mer. Si vous ne connaissez pas, allez faire un web-tour, ça vaut le détour!

 

La plage du port de Houat

 

Une saison riche en expériences de toutes sortes, avec entre autre la participation aux fêtes de Douarnenez en juillet, rassemblant des centaines de vieux gréements pendant plusieurs jours.

 

Mais aussi le très surprenant numéro aérien de Noémie, notre mousse trapéziste, voltigeant sur son trapèze, entre mer et air, durant nos navigations. Une agréable façon de faire passer la pétole devant ces accrobaties lyriques, ou l'occasion de vivre des sensations fortes par procuration sous voiles à plus de 7 noeuds... bien entendu toutes les dispositions étant prises dans l'éventualité d'une chute, notre pti mousse prenait moins de risque que lors de ses numéros à 7 mètres du sol, mais quelquechose de terrible inquiétait plus que tout cet accrobate intrépide : la peur des poulpes et autres calmars géants (véridique)!

 

 

Notre "mousse-trapéziste" suspendue sous la bôme lors d'une sortie apéro en rivière d'Auray

 

 

 

 

 

 

 Loguivy de la mer en 1905

 

 

 

 

Futur pont du Krog E Barz : les barrots de pont ne sont pas encore surmontés de leurs bordés.

 

 



09/11/2010
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