Géraldine BAFFOUR

Géraldine BAFFOUR

Capitaine 200 à l'Ile d'Yeu

Formation de capitaine 200 voile à l'Ile d'Yeu

Formation indispensable pour pouvoir skipper professionnellement un voilier, le diplôme obtenu remplace l'ancien BPPV : Brevet Patron Plaisance Voile.
Permet d'être capitaine, second capitaine ou chef de quart passerelle sur un navire de moins de 200 UMS.
Passer ce diplôme à l'Ile d'Yeu m'a permis de partager la vie ilienne hors-saison, de mieux appréhender les problématiques de la pêche et du tourisme insulaire, et de vivre dans un petit paradis de nature presque sauvage.

Les alentours du port de la Meule et de ma maison


Module 1 : Enseignement spécifique « Commerce »
Formation de base à la sécurité (utilisation de la pyrotechnie, radeau de survie, formation incendie)
Simulateur radar
Formation à la sécurité à bord des navires à passagers

Module 2 : Enseignement spécifique «Pont »
Manoeuvre

Navigation et carte marine

Météorologie régionale

Règles de barre, balisage, signaux

Anglais

Description et entretien du navire - stabilité

Réglementation, rapport de mer


Module 3 : Enseignement spécifique «Machine »

Machines marines et auxiliaires

Compte-rendu d'incidents techniques

Electricité

Description et entretien du navire - Stabilité

Sécurité


Module 4 : Pêche


Module 5 – Enseignement spécifique « Voile »

Technologie du navire à voiles
Marche du navire à voiles
Compléments de navigation et de météorologie (dont le sextant)
Compléments de droit maritime et gestion
Anglais


Divers

SMDSM : Certificat Général d'Opérateur

Enseignement Médical de niveau III[2]


Ouest de l'île, sauvage et découpé



Pour voir la chronologie de mon "avant" et "après" C200V : page d'acceuil

C'est une formation Marine Marchande, dépendante du ministère des transports et du développement durable. Contrairement au Brevet d'Etat ou BPJeps qui sont Jeunesse et sport.

D'un passé de monitrice, j'ai choisi la marine marchande plutôt que la jeunesse et sport pour plusieurs raisons : j'aime la pédagogie, et je retourne faire du monitorat dès que je peux. Pourtant je considère qu'un capitaine 200 permet d'embarquer sur un plus large choix de navires, et d'ainsi mieux appréhender le monde maritime dans son ensemble, sans rester confinée dans le (petit) monde des voileux.
Il permet également d'embarquer professionnellement en hauturier, chose difficile avec un brevet jeunesse et sport, bien plus orientés sur de la pédagogie ou de la régate. J'ai ainsi pu mieux connaitre le monde de la pêche, du navire à passager, des cargos, car même si je n'y ai pas embarqué, j'ai rencontré beaucoup de marins, étant considérée marin moi-même grâce au capitaine 200. J'ai en effet un livret maritime, indispensable pour embarquer sur un navire "de commerce", sachant que les navires à passagers, yachts, voiliers de charter, bref tous les bateaux qui ne sont pas "école", sont obligés d'avoir un équipage enrôlé ENIM (cotisations etc.) qui possède un livret maritime.

Pour posséder ce fameux livret, qui prouve que l'on est "marin professionnel", il y a différents niveaux, du plus bas au plus haut :

- CIN (certificat d'initiation nautique) : permet d'être matelot, à la condition de passer en plus le module sécurité STCW95 (feu, gestion des passagers, abandon du navire etc.) qui coûte une petite fortune, et qui est demandé pour tous les navires, sauf peut-être à la pêche, mais je ne suis pas sûre. Sinon la formation est  intéressante pour sa partie matelotage (noeuds, épissures, ramendage de filets...).
A mon époque il était nécessaire avant de pouvoir postuler pour le capitaine
200, mais pas pour le module voile qui comporte des selections.

-Capitaine 200 UMS : permet, une fois acquis, puis "validé" par 12 mois d'embarquement ENIM (comme matelot, second, cuisinier, hotesse déclaré sur le rôle d'équipage, ce qui est relativement difficile quand on ne fait que du convoyage) de skipper, c'est à dire être capitaine d'un navire de 200 UMS maximum (jauge sur la taille, le poids, le volume du navire), motorisé à 250 kW maximum. La jauge UMS est difficile à appréhender car elle dépend du volume des infrastructures, ce qui fait que l'on ne peut faire de corrélation avec la longueur du navire. Ex : la Boudeuse, 45m hors tout, fait moins de 200 UMS, un navire à passagers de plus de 20m pas forcément.
Autre restriction, par rapport à l'éloignement des côtes : elle se fait par deux choses : le niveau de certificat radio et de médical. Pour skipper avec des passagers sur une traversée d'océan, il faut le CGO (Certificat Général d'Opérateur radio, et non le CRR ou CSO), le médical 3 (qui comporte au moins une semaine de stage aux urgences et qui ne se passe pas partout) et 24 mois enrolé ENIM en tant que capitaine (plus les 12 mois en tant que marin pour valider le capitaine 200).

-Capitaine 500 : Pour etre capitaine de navire de 500 UMS maximum. On n'est plus sur du voilier, sauf le Belem. D'après mes informations, un diplome un peu batard car très difficile à valider, puis difficile à garder.

-capitaine 3000 : Là ça me dépasse!

-Mécanicien 750 kW : 2e niveau de mécanicien (le premier est inclu dans le capitaine 200, nommé PCMM 250kW), il permet de rajouter une corde à son arc très interressante.

Les chiens perrins, connus sur l'ile sous le nom de "sporgne" (l'ethymologie est simple : dites le plus vite possible chiens perrins...)


Il faut savoir qu'à l'époque ou je me suis formée, très peu d'écoles maritimes proposaient le module voile, ce qui n'est plus le cas à présent. L'école des pêches de l'Ile d'Yeu reste néanmoins la seule insulaire en métropole, et ce petit monde ilien est fascinant. De plus l'école est intimiste, les profs sont trèèèèèèès sympas tout en étant compétents, les collègues pêcheurs ouverts et passionants, le directeur est un sacré personnage qui joue son rôle à fond et l'on est vite admis dans cette communauté d'irrésistibles gaulois.
Attention à ne pas se leurrer sur le niveau de formation en pratique de la voile : 3 semaines seulement sur l'eau, avec des conditions météo variables, il faut déjà avoir un certain niveau! Cependant l'école prête ses voiliers les soirs et week end, à condition d'être 3 par voilier, ce qui permet de peaufiner certaines manoeuvres ou tout simplement se faire un mouillage sympa au sud de l'île! L'examen pratique est en 3 parties, la dernière étant une navigation de 4h en solo de jour ou de nuit.

Pour voir la chronologie de mon "avant" et "après" C200V : page d'acceuil


Sortie week-end avec le Sun Fast 36.7 loué par l'école


Pour ce qui est de l'île en elle-même, elle est magnifique et variée  : Ouest sauvage et découpé, Est plutot sablonneux vendéen, et nord occupé par la "capitale" Port-Joinville, avec ses maisons blanches aux volets bleus. L'automne, pour peu qu'il se transforme en été indien, est extraordinaire : partir à la découverte des petites criques cachées, des grandes plages devenues vides, des petits chemins du centre de l'île... il faut absolument un vélo!

Les Vieilles, la plage la plus bondée de l'île en été...



Habitant au port de la Meule, dans le sud de l'île, à 20 mn de vélo de l'école, je révisais mes cours adossée à un pin maritime, face à la mer. Et les voisins ou copains pêcheurs qui nous ont gavées de poisson tout l'hiver... jme souviens d'un soir, un pote me file un sac poubelle de 50L rempli de soles, alors qu'on en avait déjà pleins le congèlateur! Le midi je partais avec mon vélo me planquer du vent dans un chemin pour manger mon sandwich en écoutant les oiseaux. Le soir apéro avec les pêcheurs, leurs histoires, leurs coups de gueule, leurs dérapages... Pas bien longtemps parce qu'assez rapidement les bars ferment à 20h. Yaura quand même eu quelques grosses fiesta se finissant dans la seule boîte de l'île, les Baleresses, mythique! Et les chapardages de vélo, qui sont le sport national de l'île, jamais jme suis fait autant chourré mes vélos, retrouvé quelques jours après dans un fossé, chez un pote (!), ou même à l'endroit où je l'avais laissé, ou bien disparu. Les bateaux pour aller "en Europe", qui sont d'ailleurs gratuits pour les résidents vendéens, où on retrouve toujours quelqu'un... Les tempêtes qui bloquent les routes de l'ouest par de l'écume... Bref bon souvenirs, que je conseille!

Le vélo, indispensable, mais qu'il faut toujours attacher!


Hormis les plages, on peut visiter la citadelle où était enfermé Pétain jusqu'à la fin de sa vie, enfin je crois, qui est plus appréciée pour ses salles associatives, dont une salle de répet' de musique, ou encore le chateau dans le sud de l'île, qui aurait appartenu à une femme pirate au temps de la guerre de Cent ans. Le plus beau mouillage de l'île est à coté. Sinon le port de la Meule est très pittoresque, les plus belles plages sont celles des Soux et de la Vieille, et il y a plusieurs spots de surfs pour les confirmés.

Le chateau


Le vrai problème de l'Ile d'Yeu, c'est qu'elle est victime de sa popularité, et que l'immobilier est devenu inaccessible pour la plupart des iliens. Conclusion : il est difficile de trouver une location abordable pour l'hiver, d'autant que la plupart des locations ne se font que l'été, où les tarifs sont multipliés par 5! Mais c'est possible, j'avais trouvé un colocation à la meule pour 3 personnes 600 euros sur internet, c'était l'un des meilleurs plans.

Allez j'en ai assez dit, pour finir une ptite photo de groupe:

La promotion du captain 200 :



03/12/2009
2 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour